• Chapitre 1

     

    Ma vengeance est perdue s'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue. Jean Racine

     

    10 janvier 2031 :

    Cela faisait une semaine qu’il marchait quand il aperçut enfin la ville. Ville ... Un bien grand mot pour cet amas de ruines. De rares bâtiments tenaient par miracle debout, mais ils paraissaient chancelant. Le jeune homme continua à avancer vers cette terre de désolation. Il n’eut même pas un regard pour les cadavres à moitiés mangé par les charognes. Plus il regardait autours de lui plus il arrivait à la même conclusion : Tokyo n’avait pas changé. Ne croisant âmes qui vivent, il se dirigea vers l’endroit où il vivait avant : un parking dans le quartier est de la ville. 

    Enfin, il vit le bâtiment qui était resté comme dans ses souvenirs. Une bouffée de nostalgie fit mine d’arriver mais il la réprimanda férocement, la seule émotion qu’il pouvait avoir désormais était la vengeance. Quand il fut à environ cinquante mètres de la construction, il entendit un coup de feu. L’instant d’après, une balle, qui aurait dû lui transpercer le cœur, le traversa comme s’il était un fantôme. Une deuxième puis une troisième balle firent de même. Pendant ce temps le garçon n’avait arrêté d’avancer. A deux mètres de la porte principale, trois hommes virent se camper devant lui, armés de mitraillettes. Avant même qu’il n’eut pu ouvrir la bouche pour s’expliquer, les hommes tirèrent. A peine eurent-ils tiré quelques balles que leurs armes tombèrent de leurs mains. Ne sachant pas ce qu’il se passait, les gardes reculèrent petit à petit devant le regard devenu meurtrier de leur cible, quand soudain un cri retentit :

    -Stop !

    L’auteur de cet éclat de voix, une jeune femme du même âge que le garçon ayant de long chevaux châtains clair lui tombant jusqu’aux reins, vint se camper entre les quatre protagonistes.

    -Arrêtez, dit-elle au trois hommes, vous ne vous souvenez plus de lui ?

    -Mais, il n’est plus censé être en vie ... Bafouilla un des hommes.

    -Et nos balles ne le touchent pas ! C’est un fantôme ! Un revenant ! Commença à s’exciter un deuxième.

    -J’ai dit stop ! Fit-elle en se retournant vers le garçon du même âge qu’elle. Mifune ... C’est bien toi ?

    Pour simple réponse à cette question pleine d’émotion, il lui répondu d’un ton froid, dépourvu d’émotion :

    -Oui.

    Dans un élan de joie, elle se jeta dans ses bras, le serrant comme s’il allait disparaitre à nouveau. Tel une machine, il n’eut aucune réaction. Surprise, la jeune fille recula un peu.

    -Tu as changé ...

    -Qui n’auraient pas changé face à la mort ? Demanda-t-il ironiquement.

    Elle ne répondit rien, elle se contenta de le regarder. Plus elle l’observer plus elle voyait qu’il avait changé, aussi bien physiquement que mentalement. Il était plus musclé, peut être même un peu plus grand mais ce n’était surement qu’une impression. Ses cheveux avaient poussé et formé un tas de mèches partant dans tous les sens. Ses yeux vert avant si joyeux n’étaient plus que des puits de froideur. Se rappelant enfin de l’arrivé de son vieil ami, une question la turlupina :

    -Comment as-tu fait pour que les balles des gardes ne te touchent pas ?

    -J’ai utilisé le Burittsu.

     

    Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures. Francis Bacon


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